Lutte contre la malnutrition : les DRS engagées dans la promotion des aliments fortifiés

Le Club des Journalistes et Communicateurs pour la Nutrition et la Sécurité Alimentaire (CJCN-SA), en collaboration avec l’Alliance Nationale pour la Fortification, et avec le soutien financier de la Coopération Allemande, a organisé une caravane de presse dans les régions du Sud-Ouest (Gaoua) , des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso) et du centre Ouest à (Koudougou) du 18 au 28 mai 2025. Cette initiative vise à sensibiliser les populations sur  l’importance des aliments fortifiés dans la lutte contre la malnutrition, en particulier les carences en micronutriments.

Chaque année, la malnutrition tue environ 26 000 enfants de moins de cinq ans au Burkina Faso, selon l’UNICEF. Les femmes en âge de procréer, souvent carencées en fer, vitamine A, zinc et iode, sont particulièrement exposées. Face à cette « faim cachée », la fortification des aliments s’impose comme une solution efficace. Ainsi, l’objectif de cette caravane est de constater les réalités en matière de nutrition, de sécurité sanitaire des aliments et d’accès aux produits fortifiés tels que le sel iodé, l’huile végétale réffinée enrichie en vitamine A ou la farine de blé tendre en fer acide folique.

Ouattara Issa, Coordonnateur adjoint du CJCN-SA

Selon Ouattara Issa, Coordonnateur adjoint du CJCN-SA, cette caravane s’inscrit dans les activités stratégiques du club pour évaluer l’évolution des indicateurs liés à la nutrition et à l’accès aux aliments fortifiés tels que le sel iodé, l’huile végétale raffinée enrichie en vitamine A ou la farine de blé tendre en fer acide folique. « Nous visitons les régions du Sud-Ouest, des Cascades, des Hauts-Bassins et du Centre-Ouest, où les indicateurs nutritionnels restent préoccupants malgré un fort potentiel local. Nous espérons qu’à l’issue de cette caravane, un plaidoyer renforcé permettra de meilleures décisions en matière de nutrition. », a-t-il souligné.

Jacqueline Bationo, nutritionniste

Pour Jacqueline Bationo, nutritionniste à la Direction régionale de la nutrition, cette caravane est une opportunité pour promouvoir les aliments fortifiés et lutter contre les carences en micronutriments. Elle a laissé entendre que cette « faim cachée », causée par le manque de vitamines ou de minéraux, touche principalement les enfants ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. « La supplémentation en fer pour les femmes enceintes est systématique dans les centres de santé. Cela montre bien l’importance du renforcement nutritionnel. », a-t-elle notifié.

Dr Bakary Traoré Directeur Régional de la santé

À Gaoua, le Directeur régional de la santé, Bakary Traoré, a salué les progrès réalisés dans sa région. Il souligne une nette amélioration des indicateurs, notamment une baisse du taux d’anémie chez les enfants, grâce à une meilleure hygiène et une sensibilisation accrue des femmes enceintes. « Les données montrent une baisse significative des cas de malnutrition, surtout chez les enfants et les femmes enceintes », a-t-il indiqué.  C’est pourquoi, il a encouragé les femmes enceintes à consulter dès les trois premiers mois de grossesse pour bénéficier d’un suivi nutritionnel et médical adapté. Toutefois, il a relevé des défis persistants, notamment dans la distribution des farines enrichies, l’accessibilité aux consultations et le transport des produits nutritionnels.

À Bobo-Dioulasso, Rêma Ouédraogo, chargé de communication à la DRS a au nom du Directeur régional salué l’initiative qu’il considère comme un plaidoyer fort pour une meilleure considération des enjeux nutritionnels dans les politiques publiques. « Cette caravane est un acte fort de plaidoyer auprès des décideurs pour qu’il soit plus regardant sur les questions de nutrition pour que nos enfants et même les adultes puissent bien se nourrir ». Il a insisté sur l’importance de l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois et de la diversification alimentaire par la suite. « Tant qu’on n’est pas en bonne santé, on ne peut pas espérer de bon rendement, ni à l’école ni au travail », a-t-il souligné.

Rêma Ouédraogo, chargé de communication à la DRS (deuxième de la gauche vers la droite)

Il a mis en avant les efforts régionaux pour promouvoir l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, puis l’introduction progressive de bouillies enrichies. Un bureau nutrition spécifique au sein de la DRS travaille activement à protéger les enfants de moins de cinq ans contre la malnutrition.

Cathérine KOURAOGO

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